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Par imago270 le 3 Avril 2017 à 06:46
un p'tit garagiste un p'tit hôtel un p'tit village
mon p'tit, j'ai trouvé une perle !
goût immodéré des Français pour la miniature ?
on a brocardé souvent cet esprit de clocher
vint l'auto flagellation
l'époque était révolue
trente glorieuses
un certain général
et quelques écoles de commerce
ont fait le reste
Youpee les grands projets !
en Afrique on dit "les éléphants blancs"
abattoirs nucléaire superproduction
concorde paquebots pétroliers
guiness des records
nos ingénieurs sont les meilleurs
avec le Rafale on va rafler tous les contrats
quelques toiles d'araignée plus tard faut démolir
pas de problème
pelleteuses et subventions feront le reste
maintenant, "small is beautifull" ?
cela passe mal en français !
trouvez autre chose
qui nous sauve de l'infamant bricolo
le concours est lancé
chèvre poulet et brebis donnent l'exemple
dans la course au commerce mondial
les petits n'auront pas besoin de gagner pour être aimés
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Par imago270 le 27 Janvier 2017 à 08:45
Oyez oyez braves gens !
L'humanité est sauvée !
Pour tous les matins seront radieux
Les soirées étincelantes
Dents blanches haleine fraiche
Une baguette magique va nous sauver de tous les périls
La brosse à dents RFID est là, enfin !
Co-nnec-tée ! Co-nnec-tée !
Chinois inventeurs ??
Un vulgaire manche en bois muni de poils de porc
Ils peuvent se rhabiller
Rotative alternative
Il y avait la brosse à dent électrique
L'electronique est un coup de tonnerre
Quintessence du progres
Summum du bien-être
En un mot : Nir-va-na
Combien d'allers-retour mon fils ?
37 ? Purgatoire ! Hop !
Vitesse ? 2 minutes ? Direct chez satan !
Hier, à 22 h 30 tu as oublié !
Trois ave et deux coups de baguette magique
Honte à toi ! Tu vas puer du bec !
Tes voisins te jetteront un sort !
Tu veux la revendre ?
Cayenne pour moins que cela
Dorénavant deux fois par jour !
Apres les aubes claires
Les cimetières seront enfin NICKELS
Oyez
PS vous l'aurez compris ; comme le souligne une publicité « il s'agit d'une expérience familiale captivante: plus besoin d'insister pour que les enfants se brossent les dents régulièrement.
Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (F. Rabelais)
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Par imago270 le 26 Septembre 2016 à 07:58
La première, la plus jeune, a la peau lisse, bien tendue, le teint brillant...
Bref, elle est vraiment verte ; toute verte.Cependant elle est un peu angoissée. Elle n’est pas verte de peur, mais elle ne se sent qu’un vague numéro parmi ses consœurs jumelles, toutes alignées impeccablement dans une caisse en plastique estampillée de tous les côtés.
Depuis que le chef de rayon a réussi à placer un éclairage spécial juste au dessus d’elle, elle souffre énormément de la lumière aveuglante. A ses objections, le chef de rayon a répondu sèchement que « c’était pour attirer les ménagères » et qu’elle avait bien tort de vouloir échapper ainsi au choix d’une famille et rester isolée.
De temps en temps, des mains anonymes la tâtaient, la soupesaient ; cependant on ne peut pas dire que c’étaient des caresses. Un jour – pour être précise, une après midi vers quatre heures – un enfant l’avait même mordue ; cela lui avait rappelé le temps où elle avait reçu des coups pendant son long voyage. D’ailleurs, de cette folle expédition, elle n’avait gardé qu’une sèche étiquette : « origine : Chili ; catégorie : 1 ; variété : Granny Smith ». Juste avant de partir de là bas, un ramasseur de fruits – un étranger - avait essayé de lui remonter le moral en lui parlant de cette grand-mère, qui aurait existé, et dont - forcément – le nom devait représenter pour elle un viatique de la meilleure qualité.
A ce moment, une main féminine la sépara de ses commères pour la peser, comme cela, sans façon, sans même la mettre dans un sac, directement sur le plateau de la balance ; au moins elle n’étoufferait pas. Une vilaine étiquette – encore une - lui fut collée sur la joue. Commença alors un tournibouli phénoménal. Elle se retrouva coincée dans une sorte de cage métallique, sous d’énormes blocs cubiques remplis de liquide ; respirer devenait une véritable souffrance à cause d’un petit bidon bleu qui dégageait une terrible odeur (1). N’importe comment, elle voyait de moins en moins le sol chavirer, tanguer, virer ni même les centaines de chaussures, plus ou moins neuves, plus ou moins brillantes ou pauvres, vieillottes ou « branchées ».
Son passage sur un tapis roulant fut encore plus bref et remuant. Un terrible pistolet crachait des zébrures rouges sauvages, ce qui l’aveugla encore un peu plus.
Dehors elle sentit l’air frais, mais cette sensation ne fut que de courte durée : la même main qui l’avait arrachée de sa caisse la jeta sans plus de manières sur un tapis gris rempli d’objets ; elle roula jusqu’à se cogner contre la paroi de cette nouvelle prison qui vibrait. Un claquement sec et ce fut le noir total.
Très peu de temps plus tard (mais elle perdait la notion du temps) elle fut projetée en arrière, puis en avant, puis en arrière et finit par caramboler le petit bidon bleu et sa terrible odeur. Après un grand nombre de virevoltes nocturnes, les choses commencèrent à se calmer ; moins de bruit, moins de vibrations, moins de chocs…La lumière revint, aveuglante. Toujours la même main s’empara d’elle, et après un court trajet, elle se retrouva une fois encore dans une sorte de prison, dont les parois dures étaient vaguement translucides. L’obscurité de nouveau l’envahit et elle ressentit un froid humide s’abattre sur elle. Après son bref séjour au magasin elle n’avait pas l’habitude de telles températures ; elle allait même se mettre à tousser lorsque la lumière revint. Cette fois une main différente l’agrippa ; en un éclair elle vit s’ouvrir un trou béant bordé de remparts blancs, aigus. Sa joue fut arrachée. La main la reposa dans un cendrier fumant. Deux jours plus tard la femme de ménage la jeta au fond de la poubelle. Personne n’eut plus jamais de ses nouvelles.
La seconde avait du affronter mille embuches pour grandir.
Il faut dire que l’arbre où elle avait vu le jour était perdu au fond d’un petit vallon, un peu froid au printemps mais frais en été. Ces conditions naturelles ne permettaient pas une croissance rapide. Par ailleurs ce lieu attirait beaucoup d'insectes ; outre des mouches (grises, gentilles et propres), les fidèles abeilles évidemment, mais aussi guêpes, bourdons, coléoptères, coccinelles et chrysomèles... C'est surtout parmi les abeilles qu'elle avait le plus de copines. Les beaux jours de soleil, leur présence était une fête : elles soignaient leur arrivée, prenaient le temps de se présenter, travaillaient proprement, et même elles repartaient avec un petit "à la prochaine" que bien sûr aucun être humain n'entendait.
Certaines années – ce qui devenait fréquent – le vent cassait quelques branches de sa maison. Alors le tronc moussu penchait encore un peu plus... A cause de tous ces tracas la peau de Petite pomme devenait ridée, marbrée et même atteinte parfois de petits trous gris. Bref, on ne peut pas dire que sa silhouette était des plus conformes aux canons esthétiques. Des promeneurs la trouvaient presque inquiétante ; "on dirait un nez de sorcière" avait-elle entendu.
Elle n’avait pas beaucoup de frères et sœurs mais leurs relations étaient chaleureuses, même si chaque membre de la famille était un peu éloigné des autres.
Par une belle matinée d'automne une famille installa son pique nique à l’abri du pommier.
Nappe claire, paniers remplis de belles et bonnes choses ; un vrai pique nique, comme dans les films ! Les enfants avaient vite remarqué Petite pomme. Au moment du départ, l’un d’entre eux tendit la main vers elle, la cueillit doucement en la faisant tourner légèrement.
Il la mit dans sa poche.
De temps en temps elle était un peu secouée mais le contact du tissu était plutôt agréable. Après un long moment elle sentit la main enfantine venir la rechercher. Elle eut peur. Mais curieusement, après une sorte d’hésitation, la main la déposa au milieu d’autres fruits qu’elle ne connaissait pas. Cependant le meuble où elle était perchée sentait bon la cire. De là, elle pouvait tout voir, tout entendre ; et dans cette maison on avait l’air de parler aux pommes comme au grand père, comme aux enfants, comme au chat ! Elle resta ainsi quelques jours pendant lesquels elle eut l’impression d’être associée à la vie de la maison. Puis, un soir, elle fut débarrassée de sa vieille peau fripée.
La maîtresse de maison la métamorphosa une belle tarte, chaude et parfumée.
(1) bien sûr, elle ne savait pas qu’il s’agissait d’un « puissant désinfectant à l’arôme de lavande renforcé ».
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Par imago270 le 11 Septembre 2016 à 05:56
Vous êtes sûr ?
Embrouille, trouille, carambouille, tambouille, bidouille, bredouille, dépouille…
Pas très reluisant tout cela !
Alors c’est dit, je ne veux pas rouiller, définitivement figé, immobile.
Je veux bouger, je veux sauter, franchir les frontières, les montagnes, les océans
Minéral, végétal.. l'oxydation-malédiction frappe inexorablement tous les règnes
Et les hommes développent des trésors d’imagination pour lui échapper.
Emballages, peintures, bains chimiques, revêtements plastiques, atmosphères contrôlées
Tout est bon pour s’approcher du vieux mythe de l’immortalité.
Les années d’euphorie vantaient le neuf, l’inox, et même le jetable.
Mais pourtant !
Arabesques, pointillismes, moirés, chamarrés, broderies, dessins, ornements, calligraphies…
Tant de rêves à portée de main, à portée de regard. Réfléchissons.
Que serait un camembert qui n’aurait pas vieilli ?
Que dirait-on d’un Château Margaux de l’année ?
Pour tous la rouille est nécessairement rouge-orangée,
Couleur définie avec précision, reproductible
Il n’en n’est rien.
Vieux rouges bien sûr. Bordeaux ? Bourgognes ?
Mais aussi bleus délavés, verts profonds, jaunes citron, loin de la banalité.
La patine du temps peut faire accepter nos orgueilleuses façades
Elle permet aussi bien des mariages féconds.
Existe-t-il un seuil entre la patine et l’outrage du temps ?
L’esthétique de la mort est-elle l’apanage des groupes aisés ?
Donnons des lettres de noblesse à la ferraille, couleurs d'un deuil somptueux.
Dans l’antichambre du découpage
Les ferrailles passent par de multiples couleurs.
Parfois, le jour des funérailles, surgit un arc en ciel
Pour conduire l’âme du vieux fer, "tout rouillé",
A sa renaissance.
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Par imago270 le 21 Juillet 2016 à 09:38
Les biens pensants, les manuels pour enfants sages le répètent, inlassablement
De l'antiquité au moyen-âge
Simples chemins et voies royales
N'étaient que fange, poussière, trépas ou brigandages.
Vint le noble McAdam
De ses petits cailloux, de ses pelles et de sa bonne volonté
En superbes lignes droites il transforma tous ces bourbiers
Les diligences allaient enfin pouvoir rejoindre Paris.
Puis les rois du pétrole firent jaillir le pactole
McAdam pouvait renfiler son kilt
Et foncer sur le beau tapis noir jusqu'à la Méditerranée
Nationale 7 Torpédo et casinos.
L'adoration du dieu Goudron devint culte
Elus, maîtres d'écoles, retraités jardiniers et tant d'autres
Tous se prosternèrent, puis empruntèrent allègrement
C'est propre ! Et puis... on ne traîne plus de boue dans la maison !
L'eau tombée de la dernière pluie s'en va bien vite à la rivière
Orages, pompiers toute la nuit ? Apres moi le déluge !
Mois d'août, fournaise ?
Pas grave ! La fraîcheur des climatiseurs est en promo !
Grande misère, petit supplique.
Cher dieu Goudron
Retourne simplement - mais vite - dans les entrailles de la terre
Retourne auprès de ton grand frère et cher dieu Pétrole
Enfumez-vous tous les deux, enrobez-vous, vitrifiez-vous... pour les siècles des siècles
La démocratie n'a besoin que de simplicité et de beaucoup de fantaisie
Laissez les enfants écrire leur marelle De la Terre au Ciel
Sur le sable des cours d'école
La pluie tournera la page du cahier
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